Francisco Blanch, responsable de la recherche mondiale sur les matières premières à la Bank of America, a déclaré lundi que le plan de l'OPEP+ d'augmenter la production pétrolière s'inscrit dans une stratégie saoudienne qui mènera à une guerre des prix longue mais modérée visant à regagner des parts de marché.
Le 31 mai, les pays membres de l'OPEP+ ont convenu d'augmenter l'offre pétrolière de 411 000 barils par jour (bpj) en juillet, marquant ainsi la troisième augmentation importante consécutive de la production de l'alliance. Ces augmentations inversent des années de restrictions de l'offre visant à maintenir des prix pétroliers plus élevés.
En réponse, M. Blanch a déclaré dans une interview accordée aux médias qu'il ne s'agissait pas d'une guerre des prix courte et brutale, mais plutôt d'une guerre longue et modérée.
Il a souligné que cela reflétait l'intention de l'Arabie saoudite de prendre des parts de marché aux producteurs américains de pétrole de schiste, qui sont actuellement en assez bonne forme mais font face à des coûts de production plus élevés.
M. Blanch a également déclaré que l'Arabie saoudite s'efforce également de regagner des parts de marché auprès des autres pays membres de l'OPEP+.
« Ils (les Saoudiens) ont été seuls à prendre cette mesure de soutien des prix pendant plus de trois ans, ce qui a permis à leurs concurrents d'augmenter leur production. Maintenant, ils ne le font plus », a déclaré M. Blanch.
M. Blanch a noté que ce changement stratégique a commencé à porter ses fruits. Selon les dernières données américaines sur le forage pétrolier de Baker Hughes, le nombre de plates-formes de forage pétrolier et gazière actives aux États-Unis est tombé à son plus bas niveau depuis environ quatre ans.
De même, des analystes, dont Martijn Rats de Morgan Stanley, ont souligné dans un rapport du 2 juin que l'OPEP+ est susceptible de continuer à augmenter sa production au cours des trois prochains mois, une mesure qui fera baisser les prix du pétrole. Cela signifie que d'ici octobre de cette année, les 2,2 millions de bpj de réductions volontaires de production décidées par l'OPEP+ en 2023 auront été totalement compensées, éliminant ainsi complètement les réductions effectuées à l'époque.
