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[Analyse SMM] Le solaire à l'ère de la « domination énergétique » : naviguer dans un changement structurel profond du marché américain

  • déc. 10, 2025, at 2:01 pm
  • SMM
Le paysage énergétique américain a abandonné l’idéal de « nation verte » pour adopter une approche ferme de « domination énergétique ». La promulgation de la loi OBBBA (One Big Beautiful Bill Act) marque non seulement une mise à jour législative, mais aussi une refonte structurelle du cadre et des priorités énergétiques du pays. De l’annulation du grand projet solaire Esmeralda 7 à la réorganisation complète du Département de l’Énergie, cette administration a établi une nouvelle triade stratégique. En bref, l’ère de la collaboration fédérale avec les énergies renouvelables est révolue ; la nouvelle réalité se définit par la domination des combustibles fossiles, le découplage des chaînes d’approvisionnement et une refonte pragmatique de la fiabilité du réseau électrique.

La promulgation de la loi OBBBA (One Big Beautiful Bill Act) représente bien plus qu'une simple mise à jour législative ; elle marque un changement sismique dans la logique sous-jacente de la politique énergétique américaine. Nous assistons à un virage définitif par rapport à l'ère de l'Inflation Reduction Act (IRA), qui privilégiait avant tout la réduction des émissions, vers une nouvelle doctrine : la « domination énergétique ».

Cependant, l'OBBBA n'est que le « système d'exploitation » de ce nouvel ordre. Son véritable impact se révèle à travers les actions coordonnées qui ont suivi son adoption : l'annulation agressive de projets d'énergies renouvelables, le démantèlement structurel du Département de l'Énergie (DOE) et la manipulation pragmatique des tarifs douaniers. Ces éléments forment une « triade stratégique » conçue pour mettre en œuvre le mandat de l'OBBBA.

1.0 Le moteur stratégique : l'OBBBA, nouvelle constitution

Source : Internet

Fondamentalement, l'OBBBA abandonne formellement l'approche « décarbonation d'abord », érigeant la « domination énergétique » en objectif national primordial. Ce virage est codifié dans l'amendement de la section 1706 du programme de garanties de prêts du DOE et la suppression agressive des incitations aux énergies renouvelables. La loi supprime les exigences antérieures de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les remplaçant par des critères strictement axés sur la fiabilité du réseau, la capacité énergétique et la sécurité d'approvisionnement.

Ce pivot est mis en œuvre via un retrait rigide des crédits d'impôt pour le solaire. Alors que les projets commençant avant juillet 2026 conservent des délais standards, ceux démarrant entre le 5 juillet 2026 et le 31 décembre 2027 font face à un délai raccourci, devant être achevés fin 2027 pour être éligibles. Plus crucial encore, la loi établit un arrêt définitif : les projets commençant le 1er janvier 2028 ou après sont totalement exclus des crédits 48E/45Y. Cette redéfinition élargit considérablement le champ d'action, faisant des modernisations d'infrastructures fossiles et du traitement des minéraux critiques les principaux bénéficiaires du soutien fédéral, tout en plaçant une date d'expiration de fait sur les investissements solaires. Simultanément, via le renforcement des restrictions sur les Entités Étrangères Préoccupantes (FEOC), l'OBBBA impose un découplage des chaînes d'approvisionnement chinoises, établissant le cadre juridique des actions exécutives qui ont suivi.

2.0 La Manifestation : Esmeralda 7 et la Position Anti-Solaire

Les conséquences réelles de l'OBBBA se sont fait sentir presque immédiatement. En octobre 2025, l'administration Trump a annulé le projet solaire massif de 6,2 GW Esmeralda 7 dans le Nevada. Bien que l'ordre d'annulation officiel ait invoqué la préservation des terres agricoles, cette décision constitue la première preuve concrète de la mise en œuvre de l'OBBBA. Elle s'aligne précisément sur les directives du nouveau « Conseil National pour la Domination Énergétique », qui privilégie les projets pétroliers, gaziers et charbonniers. Dans ce nouveau cadre stratégique, les combustibles fossiles sont assimilés à une « énergie fiable et à faible coût ». En revanche, l'énergie solaire est de plus en plus catégorisée comme non fiable en raison de son intermittence inhérente. Par conséquent, son statut stratégique dans la hiérarchie du déploiement énergétique national est continuellement déclassé. La décision concernant Esmeralda 7 sert de signal définitif de cette nouvelle réalité.

3.0 Le Moteur d'Exécution : Une « Lobotomie » Structurelle du Département de l'Énergie

Pour institutionnaliser pleinement le programme de l'OBBBA, l'administration a lancé une restructuration radicale du Département de l'Énergie (DOE) en novembre 2025. Il ne s'agissait pas d'une simple réorganisation ; c'était un démantèlement systématique de « l'État Vert ».

Quatre bureaux majeurs, incluant le Bureau de l'Efficacité Énergétique et des Énergies Renouvelables (EERE), le Bureau des Démonstrations d'Énergie Propre (OCED), le Bureau de l'Énergie Fossile et de la Gestion du Carbone (FECM), et le Bureau du Déploiement du Réseau (GDO), ont été dissous. Ces piliers de l'innovation américaine ont été fusionnés en un seul « Bureau des Minéraux Critiques et de l'Innovation Énergétique », vaguement défini et sans structure de financement claire. Fonctionnellement, cette restructuration réduit le DOE d'un moteur d'innovation à un simple administrateur passif. C'est comme fusionner un hôpital, un CDC et une autorité sanitaire en une simple pharmacie. La nouvelle entité ne conserve que des capacités d'approvisionnement de base, tandis que les fonctions essentielles d'intérêt public, telles que la R&D à long terme, la gestion du carbone et la modernisation du réseau, ont été vidées de leur substance.

4.0 La Soupape de Sûreté Tactique : les Exemptions de l'Article 301

Malgré l'hostilité idéologique envers les énergies renouvelables, les responsables de la mise en œuvre de l'OBBBA font face à une contrainte pratique : la demande d'électricité en forte hausse due à l'IA et aux centres de données nécessite une capacité de production immédiate. Cela nécessite un ajustement tactique pragmatique. La décision du Représentant américain au commerce de prolonger jusqu'en novembre 2026 les exonérations tarifaires de la section 301 pour les équipements de fabrication solaire (tels que les fours à lingots de silicium et les outils PECVD) est une réponse directe à cette réalité. Elle représente une stratégie protectionniste « bifurquée » : maintenir les droits de douane sur les modules en aval (pour bloquer les produits finis chinois) tout en exemptant les équipements en amont (pour permettre la construction d'usines américaines). Cette mesure agit comme une « soupape de sécurité ». Elle garantit que la fabrication nationale peut monter en puissance pour atteindre les objectifs de fiabilité du réseau de l'OBBBA sans provoquer un effondrement immédiat de l'approvisionnement, même si le soutien à long terme à la technologie solaire est retiré.

Dans l'ensemble, ces événements ne sont pas isolés. Ce sont les composantes intégrées d'une stratégie visant à inverser la transition énergétique. À court terme, nous pourrions assister à une explosion continue des volumes d'installation alors que les promoteurs se précipitent pour maximiser les incitations restantes. Cependant, cette frénésie masque une fragilité plus profonde. Pour la trajectoire à long terme de l'industrie solaire, les perspectives sont enveloppées d'un brouillard dense d'incertitude. En démantelant les moteurs d'innovation au sein du DOE et en rétrogradant le statut stratégique du solaire, les États-Unis créent un désavantage structurel. Le message est clair : l'ère du partenariat fédéral pour l'énergie verte est révolue ; l'ère de la « domination énergétique » a commencé.

Écrit par : Ryan Tey

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