Le marché chinois de l'acide de fusion à 98 % a connu une hausse significative des prix cette année, offrant un certain répit aux fonderies de cuivre face à la baisse continue des frais de traitement au comptant du concentré de cuivre.
En analysant le marché de l'acide de fusion cette année, les contraintes côté offre ont été un facteur majeur. De nombreuses fonderies ont signalé une capacité de stockage d'acide insuffisante. Outre la reprise de la demande, une autre raison est la réduction des intrants de concentré de cuivre par les fonderies chinoises. Sans désulfuration et captage des éléments soufre du concentré de cuivre pour la production d'acide de fumée, l'accumulation des stocks d'acide de fusion a été limitée.
Côté demande, la Commission nationale du développement et de la réforme a assoupli les restrictions sur les exportations d'engrais via des directives ciblées début d'année, stimulant la demande d'acide pour la production d'engrais et faisant monter les prix de l'acide de fusion.
De plus, avec l'essor des secteurs industriels et des nouvelles énergies en Asie du Sud-Est, la demande d'acide sulfurique dans la région a explosé, entraînant une hausse soutenue des prix du soufre cette année. Par ailleurs, une explosion au port de Shahid Rajaee dans le sud de l'Iran en mai a provoqué un nouveau pic des prix du soufre. La hausse du coût du soufre a été un moteur important de l'augmentation de la demande d'acide de fusion. Cela se reflète aussi dans les données d'exportation d'acide sulfurique de la Chine : de janvier à juillet, la Chine a exporté 2,62 millions de tonnes d'acide sulfurique, soit une augmentation cumulative de 103 % en glissement annuel. Le Chili a représenté 42 % de ces exportations, suivi du Maroc (16 %), de l'Inde (11 %), de l'Arabie saoudite (11 %) et de l'Indonésie (10 %).
Enfin, la croissance de l'industrie nationale chinoise des nouvelles énergies a accru la demande d'acide pour les processus intermédiaires du secteur.
La tendance à la hausse se poursuivra-t-elle au quatrième trimestre ? La réponse est oui. Côté offre, dix fonderies sont prévues en maintenance au quatrième trimestre, affectant 2,7 millions de tonnes de capacité brute de fusion, ce qui limitera considérablement l'offre d'acide de fusion. De plus, les fermetures récentes de petites usines d'acide dans le sud-ouest de la Chine ont resserré les sources d'acide.
Côté demande, les besoins de préparation des engrais pour l'hiver émergeront progressivement au quatrième trimestre, stimulant la demande d'acide de fusion. De plus, les récentes hausses des prix du soufre ont renforcé la demande d'acide de fusion comme substitut aux acides à base de soufre. Enfin, fin août, l'UE a retiré l'étiquette cancérigène pour le dioxyde de titane, ce qui devrait bénéficier à la demande d'exportation de dioxyde de titane de la Chine.



