Les gouverneurs des banques centrales des pays européens participent actuellement aux réunions de printemps organisées par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale aux États-Unis. Selon des sources, leur confiance dans la baisse des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) en juin s'accroît.
Les données de la zone euro montrent que la croissance des entreprises dans la région a stagné ce mois-ci, que la croissance des salaires a nettement ralenti et que l'inflation en Europe continue de diminuer, créant ainsi les conditions d'une baisse des taux d'intérêt.
De plus, le tarif douanier temporaire de 20% imposé par le président américain Trump sur les marchandises européennes étant inférieur aux attentes de la BCE, la BCE prévoit que l'UE ne ripostera pas à court terme. Par conséquent, il est peu probable que l'inflation européenne connaisse une forte hausse à l'avenir.
Dans ces conditions, de nombreux décideurs de la BCE estiment que, lors de la réunion de fixation des taux d'intérêt du 4 juin, la BCE mettra à jour ses prévisions économiques et est plus susceptible de décider d'une baisse des taux d'intérêt de 25 points de base. Plus tôt ce mois-ci, la BCE a mis en œuvre sa septième baisse des taux d'intérêt, abaissant le taux directeur à 2,25%.
Probabilité accrue d'une baisse des taux d'intérêt
D'un point de vue macroéconomique, en raison de l'incohérence de Trump sur les décisions majeures, le statut financier des États-Unis en tant que refuge sûr mondial a été affaibli, entraînant une baisse des prix de l'énergie et une dépréciation du dollar américain par rapport à l'euro. Cela a accru les pressions à la baisse sur l'inflation dans la zone euro.
Cela a également dissipé les inquiétudes concernant l'inflation parmi certains des membres les plus « colombes » du Conseil des gouverneurs de la BCE, éliminant ainsi certains obstacles à une baisse des taux d'intérêt.
Cependant, malgré la confiance croissante de la BCE dans une baisse des taux d'intérêt en juin, les responsables ne sont pas prêts à mettre en œuvre une baisse importante, estimant qu'une baisse de 50 points de base déclencherait des spéculations inutiles sur les marchés.
De plus, les responsables soulignent qu'ils restent ouverts à une baisse des taux d'intérêt en juin, car il reste plus d'un mois avant que la BCE ne prenne sa décision et que la politique erratique de Trump rend difficile la prévision de l'avenir économique.
Gediminas Simkus, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE et président de la Banque de Lituanie, a déclaré vendredi que la BCE avait encore de la marge de manœuvre pour assouplir davantage sa politique et qu'elle ne s'attendait pas à ce que cela déclenche une instabilité financière ou une surchauffe économique. Compte tenu des données actuellement disponibles, il n'exclut pas la possibilité de deux baisses des taux d'intérêt de la BCE cette année.
