Selon un rapport publié sur Mining.com, Critical Metals Corp. a obtenu un prêt de 120 millions de dollars de la Banque des États-Unis pour l'exportation et l'importation (EXIM) afin de soutenir le développement du projet de terres rares Tanbreez au Groenland.
Le projet Tanbreez dispose de 4 milliards de tonnes de néphéline syénite minéralisée, dont la plus grande partie reste inexplorée, et est considéré comme l'un des plus grands gisements de terres rares au monde.
Une lettre consultée par Reuters la semaine dernière indiquait que la société new-yorkaise avait rempli les conditions initiales pour demander le prêt de 120 millions de dollars, avec une période de remboursement de 15 ans.
Dans sa lettre d'intention, EXIM a noté que le projet pourrait nécessiter « une participation adéquate d'un investisseur stratégique bien capitalisé » pour obtenir le prêt.
Reuters a rapporté que le prêt que EXIM entend octroyer représente la moitié des 290 millions de dollars d'investissement nécessaires à la construction du projet, ce qui lui permettra de commencer la production en 2026.
Une fois opérationnel, la mine de terres rares Tanbreez devrait initialement produire 85 000 tonnes de concentré de terres rares par an, avec la possibilité d'une expansion à 425 000 tonnes après extension. Le permis d'exploitation minière est valable jusqu'en 2050.
Les prévisions de production sont basées sur une ressource minérale de 45 millions de tonnes, ce qui ne représente que 1 % de la roche encaissante totale. Selon les estimations de la société, le projet Tanbreez contient plus de 27 % d'éléments de terres rares lourdes (dysprosium, terbium et yttrium), ce qui en fait l'un des plus riches au monde.
Plus tôt cette année, Critical Metals a publié les résultats d'une évaluation économique du projet Tanbreez, indiquant une valeur actualisée nette de 3 milliards de dollars (avec des valeurs actualisées nettes avant impôts de 2,8 milliards de dollars et de 3,6 milliards de dollars à des taux d'actualisation de 15 % et de 12,5 % respectivement) et un taux de rendement interne de 180 %.
Dans le cadre de ses efforts pour atténuer les risques liés aux actifs avant la production, la société est en train de finaliser l'étude de faisabilité définitive pour Tanbreez, qui comprend le calendrier du projet. Cette étude devrait être achevée d'ici la fin de 2025.
Critical Metals a également déclaré qu'elle investirait 10 millions de dollars supplémentaires dans l'exploration cette année, ce qui lui donnera le droit d'acquérir une participation supplémentaire de 50,5 % dans le projet, portant sa participation totale à 92,5 %.
Les terres rares, qui comprennent 17 éléments, sont essentielles pour de nombreuses applications, allant des véhicules électriques aux systèmes de défense. Actuellement, les États-Unis ne disposent que d'une seule mine de terres rares en exploitation, à Mountain Pass, et son concentré doit être expédié à l'étranger pour être traité. La dépendance à l'égard des importations de terres rares a contraint les États-Unis à investir dans divers projets de terres rares, tant au niveau national qu'à l'étranger.
Une fois le prêt de l'EXIM approuvé, Tanbreez deviendra le premier projet minier à l'étranger financé par le gouvernement américain depuis le retour de Trump au pouvoir.
Cela souligne la convoitise des États-Unis pour les abondantes ressources minérales du Groenland. Des responsables du gouvernement américain se sont rendus fréquemment au Groenland. Plus tôt cette année, le vice-président américain Vance a effectué une brève visite au Groenland. Selon Reuters, des responsables américains avaient fait pression sur le propriétaire du projet à l'époque pour qu'il ne le transfère pas à une entreprise chinoise ; au lieu de cela, le projet a finalement été transféré à Critical Metals.
Malgré l'intérêt croissant de diverses parties, le développement minier au Groenland a été lent en raison du faible intérêt des investisseurs, des retards dans les autorisations et des préoccupations environnementales. Actuellement, le Groenland ne compte que deux petites mines en exploitation.
Pour Critical Metals, la société doit encore construire une usine de traitement, et ses représentants ont déclaré que leur objectif était de traiter les minéraux aux États-Unis. La société avait précédemment demandé au ministère américain de la Défense un financement pour construire une usine de traitement, mais sa demande a été par la suite mise de côté.
En ce qui concerne les besoins de financement supplémentaires pour le prêt de la Banque EX-IM, Critical Metals a déclaré à Reuters qu'elle envisageait des accords de prise en charge, des flux de redevances et des financements d'autres organismes gouvernementaux américains.
