Le Premier ministre japonais Kishida Fumio n'est pas parvenu à un accord commercial avec le président américain Trump lors du sommet du Groupe des Sept (G7), un résultat qui a mené l'économie japonaise au bord de la récession sous l'effet des droits de douane américains.
« Nous continuerons à nous coordonner activement avec les États-Unis pour parvenir à un accord qui soit bénéfique aux deux parties sans sacrifier les intérêts nationaux du Japon », a déclaré Kishida aux médias lundi en marge de la réunion du G7 à Calgary, au Canada. « Actuellement, il subsiste encore des divergences entre les deux parties sur certaines questions. »
Pour sa part, Trump a déclaré aux médias qu'il avait eu une « très bonne conversation » avec Kishida et qu'un accord était toujours possible.
« Les Japonais sont coriaces », a déclaré Trump. Au sujet des conséquences potentielles de l'échec d'un accord, il a déclaré : « Au bout du compte, il faut comprendre que nous allons leur envoyer une lettre leur disant que c'est le prix qu'ils doivent payer, sinon ils ne feront pas affaire avec nous. »
Comme les autres pays, le Japon est confronté à des droits de douane de 25 % sur les automobiles et les pièces automobiles, ainsi qu'à des droits de douane de 50 % sur les produits en acier et en aluminium. De plus, l'administration Trump a imposé un taux de droit de douane réciproque de 24 % au Japon (actuellement temporairement réduit à 10 %).
Selon un rapport publié par le Daiwa Institute of Research en mai de cette année, si le « droit de douane réciproque » passe de 10 % à 24 %, le PIB réel du Japon sera réduit d'environ 2,2 % d'ici à 2029.
Les droits de douane sur les automobiles sont un point central des négociations entre le Japon et les États-Unis. L'industrie automobile est cruciale pour l'économie japonaise. Selon les données de la Japan Automobile Manufacturers Association (JAMA), l'industrie emploie environ 5,6 millions de personnes, soit 8,3 % de la main-d'œuvre totale du pays, et contribue à environ 10 % du PIB.
Les principaux constructeurs automobiles japonais tels que Toyota, Honda, Mazda et Subaru devraient subir des pertes collectives dépassant 19 milliards de dollars rien que pour l'exercice en cours en raison de l'impact des droits de douane.
« Pour le Japon, les automobiles sont effectivement une question d'intérêt national. Nous les protégerons à tout prix », a déclaré Kishida dans une interview accordée aux médias.
Interrogé sur la question de savoir si les droits de douane sur les automobiles figuraient à l'ordre du jour des négociations, Trump n'a pas révélé grand-chose, se contentant de dire : « Nous verrons. «
Selon des articles de presse antérieurs, le Japon a proposé une série de concessions potentielles dans le but de réduire son excédent commercial avec les États-Unis, notamment en augmentant les importations de soja en provenance des États-Unis et en renforçant la coopération dans le secteur de la construction navale.
En outre, le Japon a également tenté de persuader les États-Unis en soulignant son statut de premier investisseur aux États-Unis, affirmant que si les droits de douane affaiblissent l’économie nationale japonaise, cela aura un impact sur sa capacité à investir aux États-Unis.
Cependant, jusqu’à présent, ces engagements semblent toujours insuffisants pour faciliter un accord commercial entre les États-Unis et le Japon.
