Lundi 16 juin (heure locale), Joachim Nagel, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré que, bien que le taux d'inflation de la zone euro ait atteint le niveau cible, la BCE ne devrait pas se précipiter pour réduire davantage les taux d'intérêt.
M. Nagel, qui est également le président de la Deutsche Bundesbank (banque centrale allemande), a déclaré lors d'un discours à Francfort : « Nous devons continuer à prendre nos décisions au cas par cas en fonction des données de chaque réunion, plutôt que de nous précipiter vers des actions. »
Les premières données statistiques publiées par Eurostat plus tôt ce mois-ci ont montré que le taux d'inflation de la zone euro a augmenté de 1,9 % en glissement annuel en mai, en baisse par rapport au taux de 2,2 % enregistré en avril et inférieur à l'objectif de 2 % de la BCE. Le taux d'inflation sous-jacent, qui exclut les prix de l'énergie, de l'alimentation, de l'alcool et du tabac, était de 2,3 %.
Deux jours plus tard, la BCE a abaissé chacun de ses trois taux d'intérêt directeurs de 25 points de base, marquant ainsi la huitième réduction des taux d'intérêt depuis juin 2024. Le taux des facilités de dépôt, le taux principal de refinancement et le taux de prêt marginal ont été réduits à 2 %, 2,15 % et 2,4 % respectivement, soit les niveaux les plus bas en au moins deux ans.
M. Nagel a souligné : « Les niveaux actuels des taux d'intérêt nous offrent de bonnes conditions pour réagir aux divers changements économiques. » Il a déclaré qu'il n'y avait actuellement aucune raison d'assouplir davantage la politique monétaire et a toujours recommandé d'adopter une politique monétaire et une stratégie de communication prudentes.
Il a ajouté que la politique monétaire actuelle ne semble plus être « restrictive », ce qui signifie que les taux d'intérêt ne vont plus réprimer davantage l'inflation en freinant l'activité économique.
Malgré les données sur l'inflation qui suggèrent que les prix pourraient se stabiliser au niveau cible de 2 %, M. Nagel a souligné que la BCE devait toujours surveiller de près la stabilité des prix dans le contexte actuel d'incertitude, y compris la situation au Moyen-Orient.
La semaine dernière, Boris Vujcic, un autre membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a également déclaré que la banque centrale devrait attendre au moins septembre avant d'approfondir les discussions sur les mesures de taux d'intérêt. Le gouverneur de la Banque nationale croate a déclaré : « Nous estimons que nous sommes dans une très bonne position et qu'il vaut la peine d'attendre plus de données économiques. »
M. Vujcic a déclaré : « À mon avis, il serait préférable d'obtenir une nouvelle prévision, puis de décider des prochaines étapes, en espérant que les relations commerciales seront plus claires d'ici là. "
