Mercredi 4 juin (heure locale), la Banque du Canada a annoncé qu'elle maintiendrait son taux directeur clé inchangé à 2,75 %, affirmant qu'il était nécessaire d'étudier l'impact des politiques commerciales américaines, mais indiquant que si l'économie s'affaiblissait en raison des droits de douane, une nouvelle baisse des taux d'intérêt pourrait être nécessaire.
Cette décision marquait la deuxième attitude attentiste consécutive de la Banque du Canada, après un cycle important de baisse des taux d'intérêt au cours des neuf mois précédents qui avait réduit les taux de 225 points de base.

Lors d'une conférence de presse, le gouverneur de la Banque du Canada, Macklem, a déclaré : « La guerre commerciale initiée par les États-Unis reste le principal obstacle à l'économie canadienne. Elle a frappé les exportations et accru l'incertitude pour les consommateurs et les entreprises. » Il a qualifié les politiques commerciales américaines de très imprévisibles. « En attendant d'en savoir plus, il y a un consensus clair pour maintenir la politique actuelle », a-t-il déclaré.
La veille, le président américain Trump a insisté sur le plan proposé la semaine dernière visant à doubler les droits de douane sur l'acier et l'aluminium importés, de 25 % à 50 %. Les économistes ont exprimé leur inquiétude face à la dernière mesure tarifaire de Trump.
La Banque du Canada a déclaré qu'elle continuerait à surveiller l'impact des droits de douane sur les exportations canadiennes, ainsi que leurs effets sur les investissements des entreprises, l'emploi et les dépenses des ménages. Les responsables surveillent également les anticipations d'inflation et la manière dont les coûts plus élevés des droits de douane sont répercutés.
La Banque du Canada a indiqué qu'elle pesait la pression à la hausse sur l'inflation due à la hausse des prix par rapport à la pression à la baisse sur la croissance économique. Bien que l'économie canadienne ait ralenti, elle ne s'est pas affaiblie de manière significative, notant que l'inflation sous-jacente pourrait être plus élevée que les attentes de la banque centrale.
Macklem a affirmé : « Dans l'ensemble, les membres estiment que si l'économie s'affaiblit face aux hausses persistantes des droits de douane américains et à l'incertitude, tandis que les pressions inflationnistes restent contenues, une réduction du taux d'intérêt directeur pourrait être nécessaire. »
Dans l'ensemble, la Banque du Canada est disposée à attendre des signaux plus clairs sur l'évolution du conflit commercial. Dans le même temps, les décideurs politiques discutent activement de la possibilité de nouvelles baisses des taux d'intérêt si l'économie se détériore et que l'inflation reste sous contrôle.
Avery Shenfeld, économiste en chef à la CIBC, a commenté : « Si le chômage continue d'augmenter comme nous l'anticipons et que l'inflation se modère, il y a de fortes chances pour que la Banque du Canada réduise les taux d'intérêt de 25 points de base en juillet. «
En raison de la baisse des prix de l’énergie, le taux d’inflation au Canada est tombé à 1,7 % en avril, mais les indicateurs de l’inflation sous-jacente sont restés au-dessus de la fourchette cible de la banque centrale, comprise entre 1 % et 3 %. Des enquêtes récentes montrent que les consommateurs se préparent à une hausse des prix, de nombreuses entreprises ayant indiqué qu’elles avaient l’intention de répercuter les coûts des droits de douane.
M. McCallum a souligné que l’incertitude persistante quant à l’impact des droits de douane américains, aux résultats des négociations commerciales et aux nouvelles mesures commerciales signifie que les banques centrales ne feront pas facilement de plans ou de prévisions trop à long terme.
» Face à une incertitude inhabituelle, les décideurs politiques agissent avec prudence et accordent une attention particulière aux risques », a déclaré M. McCallum. Il a ajouté que la Banque du Canada continuerait de soutenir la croissance économique tout en veillant à ce que l’inflation reste dans une fourchette gérable.



