En octobre 2024, les autorités douanières guinéennes ont suspendu les exportations de bauxite de Guinea Alumina Corporation (GAC), une filiale d’Emirates Global Aluminium (EGA), en raison de problèmes non résolus avec le gouvernement guinéen, principalement liés aux inquiétudes concernant le manque de progrès de GAC dans le respect de son engagement de construire une raffinerie d’alumine nationale. Par conséquent, GAC a suspendu ses exportations et, début 2025, environ 2 millions de tonnes de bauxite s’étaient accumulées au port de Kamsar, sans pouvoir être expédiées.
Située dans le nord-ouest de la Guinée, GAC exploite une vaste concession minière de 690 kilomètres carrés qui alimente directement les chaînes d’approvisionnement internationales, grâce à une liaison ferroviaire dédiée avec son port de Kamsar.
Depuis le début des exportations en 2019, GAC est devenu un fournisseur clé de bauxite, le minerai principal de la production d’aluminium, à des clients tiers dans le monde entier. En 2024 seulement, la société a exporté 10,8 millions de tonnes de bauxite, un volume important contribuant à la fois aux besoins propres d’EGA et à la chaîne de valeur mondiale de l’aluminium. Une partie de cette bauxite alimente également la raffinerie d’alumine Al Taweelah d’EGA à Abou Dhabi.
En 2024, GAC a dépassé le stade des exportations de minerai brut. L’entité minière envisage la construction d’une raffinerie d’alumine nationale en Guinée, une étape essentielle vers l’enrichissement et la valorisation du minerai dans le pays. Soutenue par un investissement robuste d’environ 1,4 milliard de dollars US, GAC développe une région riche en ressources de bauxite d’environ 400 millions de tonnes, qui devrait être exploitée d’ici 2040. Elle a également la particularité d’être la première exploitation en Guinée certifiée selon la norme de performance de l’Aluminium Stewardship Initiative (ASI).
Que se passe-t-il si GAC ne peut pas exporter de bauxite, même avec un permis d’exploitation minière ?
Si Guinea Alumina Corporation (GAC), la filiale à 100 % d’EGA spécialisée dans l’extraction de bauxite, parvient à récupérer son permis d’exploitation minière mais que le gouvernement guinéen maintient l’interdiction actuelle des exportations, la société se retrouvera dans une impasse opérationnelle critique. L’ensemble du modèle économique de GAC, de la logistique aux recettes, repose sur l’exportation de bauxite vers des acheteurs internationaux. Sans cette possibilité, les activités de GAC seraient effectivement paralysées.
- Stockage de la bauxite : un pansement à court terme
L’option la plus immédiate que GAC pourrait envisager est de poursuivre l’extraction et de stocker temporairement la bauxite. Cependant, il ne s'agit que d'une mesure provisoire, peu viable à moyen et long termes. GAC produit jusqu'à 12 millions de tonnes de bauxite par an. Même le stockage d'une fraction de ce volume épuiserait rapidement l'espace et les infrastructures disponibles. De plus, le climat tropical de Guinée rend le stockage en plein air risqué, avec un risque accru de dégradation due à l'humidité et aux précipitations.
- Accélérer la construction d'une raffinerie d'alumine nationale : ambitieux, mais trop tard
L'une des principales raisons de la position intransigeante du gouvernement guinéen réside dans les retards de GAC dans la construction d'une raffinerie d'alumine dans le pays. Le gouvernement insiste sur la valorisation à l'intérieur du pays et GAC s'est engagée, du moins sur le papier, à construire une usine d'alumine d'une capacité de 2 millions de tonnes par an. Mais la réalité est sans appel : la construction d'une raffinerie sur un site vierge nécessite de 4 à 6 ans et plus d'un milliard de dollars d'investissements. Même si GAC commençait les travaux aujourd'hui, cela ne résoudrait pas la crise immédiate causée par l'interdiction des exportations. La raffinerie pourrait être l'avenir, mais elle ne peut pas régler le présent.
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