La Guinée, pays d’Afrique de l’Ouest bordé à l’ouest par l’océan Atlantique, a une économie profondément liée à son industrie minière de l’alumine, qui constitue la pierre angulaire de l’activité économique nationale, des recettes d’exportation et des investissements étrangers. Récemment (mai 2025), la Guinée a annoncé la récupération de 51 licences minières, dont certaines pour l’alumine, invoquant le non-respect des calendriers de développement et des exigences opérationnelles. Cela inclut les licences d’entreprises telles que Kebo Energy SA et Emirates Global Aluminium, en raison notamment de leur incapacité à respecter leurs engagements de construction d’alumineries locales. Cela constitue un avertissement sévère aux autres grands opérateurs.
Mais pourquoi ce pays, dont le développement économique dépend largement du commerce de l’alumine, prend-il une décision aussi excentrique ?
L’alumine est l’une des ressources minières les plus exploitées en Guinée, représentant 33,7 % des exportations guinéennes en 2021. La Guinée a exporté plus de 102 millions de tonnes d’alumine en 2022, devenant ainsi le deuxième plus grand exportateur mondial d’alumine. Le ministère des Mines a signalé une augmentation de 19 % des exportations d’alumine en 2022 par rapport à 2021.
Le secteur minier, y compris l’alumine, contribue régulièrement et de manière substantielle au PIB de la Guinée. Des chiffres récents montrent qu’il représente environ 18 à 22 % du PIB. Par exemple, en 2021, le secteur minier représentait 21 % du PIB, et en 2022, il était de 20,01 %. En 2023, l’économie guinéenne a enregistré un taux de croissance de 7,1 %, principalement grâce à une augmentation de 22 % de la production d’alumine. Le secteur minier, qui comprend l’alumine, l’or et le minerai de fer, a contribué à hauteur d’environ 18 % au PIB national.
Cette dépendance est encore plus marquée dans le domaine des exportations, le secteur minier représentant entre 80 et 90 % des recettes d’exportation totales de la Guinée. L’alumine représente à elle seule environ 63 % de la production minérale totale.
La Guinée détient entre un quart et un tiers des réserves mondiales prouvées d’alumine, ce qui en fait le pays doté des plus grandes réserves. Avec environ 7,4 milliards de tonnes de réserves d’alumine (USGS, 2023), la Guinée détient les plus importants gisements au monde. La Chine importe environ 60 % de son alumine de Guinée (UN Comtrade, 2024), ce qui en fait le principal fournisseur du plus grand producteur mondial d’aluminium. La Russie importe environ 18 % de la production guinéenne de bauxite (Rosstat, 2024), ce qui ajoute à la complexité géopolitique.
La bauxite de Guinée est facile à extraire par un engin de surface et/ou par une technique de forage-dynamitage. Le coût direct de l'extraction de la bauxite est normalement inférieur à 3 USD la tonne, et la bauxite brute peut être exportée après un simple concassage. La Guinée compte de 9 à 10 mines de bauxite en exploitation bien développées, et chaque mine diffère en termes de qualité spécifique de la bauxite, d'infrastructures, de réseau routier/ferroviaire et de jetée portuaire/fluviale.
Le secteur extractif, dont la bauxite est le principal minerai, a contribué à plus de 24 % aux recettes publiques en 2021. Cependant, des défis tels que la sous-évaluation et les prix de transfert détournés ont historiquement limité le potentiel de recettes. Pour y remédier, la Guinée a mis en place un mécanisme de prix de référence en 2022 afin d'assurer des rendements plus équitables des exportations de bauxite.
Malgré sa croissance robuste et sa contribution importante au PIB et aux exportations, les faibles liens du secteur minier avec l'économie nationale ont limité son impact sur la création d'emplois et la réduction de la pauvreté.
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