Deux responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont déclaré mardi que les prix devraient augmenter en raison de la hausse des droits de douane sur les importations américaines. La question est désormais de savoir si le choc inflationniste sera de courte durée ou persistera plus longtemps.
Le même jour,Raphael Bostic, président de la Banque de réserve fédérale d'Atlanta,a déclaré en marge d'une conférence en Floride : « L'une des choses que nous avons entendues, c'est que, jusqu'à présent, une grande partie des impacts des droits de douane ne se sont pas encore réellement reflétés dans les données. Il y a eu beaucoup de courses d'avance, d'accumulation de stocks, etc. Et de plus en plus d'entreprises nous disent que ces stratégies... ont commencé à perdre de leur efficacité. »
« Si ces « stratégies d'anticipation » perdent de leur efficacité, nous verrons des changements dans les prix, puis nous verrons comment les consommateurs y réagiront », a-t-il ajouté.
Bostic s'attend désormais à ce que la Fed américaine doive attendre plus longtemps pour clarifier l'orientation économique et procéder à des ajustements des taux d'intérêt. Il prédit quela Fed américaine ne réduira les taux d'intérêt que de 0,25 point de pourcentage cette année et restera en attente pendant quelques mois (trois à six mois) pour voir comment les effets des politiques de l'administration Trump deviendront plus clairs.
« Nous devrions attendre de voir où va l'économie avant de prendre des mesures décisives », a-t-il déclaré.
Par coïncidence,Alberto Musalem, président de la Banque de réserve fédérale de Saint-Louis,a également mentionné l'impact des droits de douane le même jour. Il a souligné que la Fed américaine doit d'abord se prémunir contre la hausse des anticipations d'inflation etque la clé de cet effort sera d'évaluer si les hausses de prix futures sont des événements ponctuels ou ont le potentiel de se transformer en hausses plus persistantes.
Musalem a déclaré que, bien que les plans de droits de douane aient peut-être été réduits, ils « semblent toujours susceptibles d'avoir un impact important sur les perspectives économiques à court terme », ayant « un impact direct et ponctuel sur les prix des biens finis importés, un impact indirect sur les prix des biens et services produits localement, et potentiellement un impact de second ordre sur l'inflation ».
Il a ajouté queconclure prématurément que les impacts inflationnistes s'estomperont d'eux-mêmes « pourrait risquer de sous-estimer le niveau et la persistance de l'inflation » et déclencher davantage de problèmes inflationnistes à l'avenir.
Dans le même temps, Musalem a souligné que le haut degré d'incertitude entourant les politiques commerciales et autres de l'administration Trump pourrait entraîner un ralentissement économique important, les ménages et les entreprises suspendant leurs dépenses et leurs décisions d'investissement en attendant des informations plus claires.
« Si l'économie doit continuer à réaliser des dépenses d'investissement, doit continuer à embaucher, et que toutes ces décisions sont suspendues en raison de l'incertitude, cela aura un impact sur les perspectives économiques que j'anticipe. » « Je ne veux pas donner d'estimation numérique précise, mais je pense que cela aura un impact assez important », a-t-il ajouté.
Cependant, jusqu'à présent, le principal impact semble avoir été observé dans les enquêtes de confiance. Ces enquêtes indiquent que les ménages et les entreprises ont moins confiance dans les perspectives économiques et anticipent une inflation plus élevée.
De plus, Stephen Miran, président du Conseil des conseillers économiques de la Maison Blanche, a rejeté mardi l'idée que les droits de douane imposés par l'administration Trump à ce jour, ainsi que ceux qui pourraient être augmentés dans les semaines à venir, entraîneraient une inflation significative.
« Nous imposons des droits de douane depuis le premier jour de cette administration, mais cela n'a pas eu d'impact vraiment significatif sur l'inflation. Le dernier rapport sur l'indice des prix à la consommation (IPC) a été plus faible que prévu », a-t-il déclaré.
