Alors que les conflits commerciaux entre les États-Unis et le Royaume-Uni, ainsi qu'avec la Chine, se sont quelque peu apaisés, les inquiétudes des investisseurs de Wall Street concernant les droits de douane de Trump ont récemment diminué, les actions américaines ayant progressé pendant cinq jours consécutifs la semaine dernière et se rapprochant à nouveau de leurs sommets historiques.
Cependant, à peine une vague s'est-elle apaisée qu'une autre se lève. Cette semaine, un nouvel obstacle est apparu pour les investisseurs en actions américaines - cette fois, il ne s'agit pas de droits de douane, mais des perspectives de la dette américaine.
Moody's abaisse la note de crédit des États-Unis
Vendredi soir dernier, heure de l'Est des États-Unis, Moody's Investors Service a annoncé qu'elle avait abaissé la note de crédit maximale du gouvernement américain de Aaa à Aa1, reprochant aux présidents successifs des États-Unis et aux membres du Congrès l'explosion du déficit budgétaire. Moody's a déclaré qu'il y avait peu de signes de réduction du déficit budgétaire américain.
En conséquence, lundi matin cette semaine, les obligations du Trésor américain à moyen et long terme, les contrats à terme sur les indices boursiers américains et le dollar américain ont tous chuté, reflétant les inquiétudes croissantes des investisseurs quant aux perspectives économiques des États-Unis.
Actuellement, le Congrès américain discute de nouvelles réductions d'impôts non financées. Cependant, depuis que le président américain Trump est entré en fonction, il brandit sans discernement le «bâton des droits de douane» et tente de renverser les partenariats commerciaux de longue date que les États-Unis ont établis avec les pays européens et le Canada, rendant les perspectives économiques américaines de plus en plus sombres.
Lundi cette semaine, le rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans, après avoir grimpé à la fin de vendredi dernier, est resté en grande partie autour de 4,5 %, atteignant 4,515 % au moment de la rédaction de cet article, soit une hausse de 7,6 points de base. Le rendement des obligations du Trésor à 30 ans a augmenté de 10 points de base, le faisant dépasser 5 % pour atteindre son niveau le plus élevé depuis novembre 2023 et se rapprocher de son pic historique de mi-2007.
Au moment de la rédaction de cet article, les contrats à terme sur le S&P 500 étaient en baisse de 1,08 % et les contrats à terme sur le Nasdaq 100 en baisse de 1,35 %.
L'attractivité des actifs américains pourrait s'affaiblir
Max Gokhman, directeur adjoint des investissements chez Franklin Templeton Investment Solutions, a déclaré : «Compte tenu de l'accélération des mesures d'allégement fiscal non financées, il n'est pas surprenant que la note du Trésor américain ait été abaissée.»
«Les coûts de service de la dette (des États-Unis) continueront d'augmenter à mesure que les principaux investisseurs (y compris les investisseurs souverains et institutionnels) passeront progressivement des obligations du Trésor américain à d'autres actifs refuge... Malheureusement, cela pourrait déclencher une spirale baissière plus prononcée des rendements des bons du Trésor américain, exercer une pression à la baisse supplémentaire sur le dollar américain et réduire l'attractivité du marché boursier américain. »
Dans un rapport antérieur, les stratèges de Wells Fargo, Michael Schumacher et Angelo Manolatos, ont déclaré à leurs clients qu'ils s'attendaient à ce que « les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans et 30 ans augmentent de 5 à 10 points de base supplémentaires en raison de la dégradation de la note par Moody's. »
Bien qu'une hausse des rendements des obligations d'État renforce généralement la monnaie d'un pays, pour les États-Unis actuels, les inquiétudes du marché concernant la dette américaine peuvent exacerber les doutes sur le dollar américain.
Actuellement, l'indice du dollar américain a enregistré une légère baisse lors de la séance du matin, se situant actuellement à 100,85, soit une baisse de 0,24 %. Dans le même temps, les données des médias montrent que le sentiment des traders d'options a atteint son niveau le plus pessimiste depuis cinq ans.
Dans un rapport à ses clients, Subadra Rajappa, stratège à la Société Générale, a écrit : « Des rendements obligataires à long terme plus élevés augmenteront les coûts nets d'intérêt et le déficit du gouvernement (américain)... À long terme, l'érosion du statut de valeur refuge des bons du Trésor américain affectera le dollar américain et la demande étrangère pour les bons du Trésor américain et autres actifs américains. »
