Politique et dynamiques stratégiques
Le département américain de l'Énergie a annoncé, via son Bureau des minéraux critiques et de l'innovation énergétique dans le cadre du programme de démonstration pour les terres rares, qu'il accordera jusqu'à 134 millions de dollars de financement pour soutenir des projets de vérification de la faisabilité commerciale concernant la récupération et le raffinage de terres rares à partir de matières premières non conventionnelles telles que les résidus miniers et les déchets électroniques. Pour soutenir cette initiative, les États-Unis solliciteront des lettres d'intention non contraignantes d'ici le 10 décembre, la date limite de dépôt des candidatures complètes étant fixée au 5 janvier 2026.
Cependant, la politique américaine d'établissement d'un prix plancher pour les terres rares n'a pas reçu le soutien de tous les alliés.Le ministre britannique de l'Industrie, Chris McDonald, a clairement indiqué que le Royaume-Uni a choisi de ne pas reproduire le mécanisme de soutien américain consistant à fixer un prix plancher pour les entreprises des terres rares. La considération principale est que le Royaume-Uni parvient déjà à attirer suffisamment d'investissements pour développer sa chaîne d'approvisionnement nationale, mais il continuera à surveiller les effets de la mise en œuvre de la politique américaine.
En Asie, le cabinet indien a approuvé formellement un plan de soutien à l'industrie des aimants permanents en terres rares d'un montant total de 72,8 milliards de roupies (environ 815 millions de dollars). Le plan vise à construire une chaîne industrielle complète pour les aimants frittés au NdFeB avec une capacité annuelle de 6 000 tonnes via un appel d'offres concurrentiel. Par ailleurs, le ministre vietnamien de l'Agriculture et de l'Environnement, Trần Đức Thắng, a confirmé que le pays possède l'une des plus grandes réserves de terres rares au monde et a déclaré qu'une stratégie nationale pour les terres rares est en cours d'élaboration, dont la publication par le Premier ministre est prévue pour début 2026. L'objectif principal est d'établir une chaîne de fabrication fermée pour restreindre l'exportation de matières premières.
Exploration des ressources et progrès des projets
En matière d'exploration des ressources, la société canadienne Amarlock a annoncé la découverte d'un minerai de terres rares de haute teneur dans le sud du Groenland, avec une teneur totale en oxydes de terres rares allant jusqu'à 2,31 %. La société envisage de développer cette ressource mais reconnaît des défis tels que l'environnement polaire hostile et le manque d'infrastructures, et prévoit de commencer les forages au printemps prochain.
La société australienne Strategic Materials a divulgué ses résultats du troisième trimestre, montrant qu'elle a expédié un total de 40 tonnes de métal de terres rares au cours du trimestre, avec une production de NdFeB de 16,7 tonnes et des expéditions aux clients de 13,9 tonnes. La capacité de l'usine de transformation des métaux de l'entreprise en Corée du Sud augmente continuellement, et elle prévoit de porter sa capacité annuelle d'alliage de terres rares de 1 300 t à 3 600 t.
De plus, Rainbow Rare Earths Companya fait état de progrès sur son projet Phalaborwa en Afrique du Sud. Le projet a produit avec succès des produits de terres rares mixtes de haute pureté et devrait être achevé et opérationnel d'ici 2027. L'entreprise a souligné que sa technologie ne nécessite pas d'exploitation minière traditionnelle ; elle extrait plutôt les terres rares en traitant les déchets de phosphogypse générés par la production historique de phosphate, visant à devenir un fournisseur de terres rares d'origine responsable pour les marchés occidentaux.
R&D et coopération
Dans le domaine de la R&D, l'Agence des projets de recherche avancée du département de l'Énergie des États-Unis a accordé un financement de 3 millions de dollars à une équipe de recherche de l'Université de Californie à Davis, pour développer un procédé biologique visant à utiliser des micro-organismes génétiquement modifiés résistants aux acides pour capter sélectivement les éléments de terres rares provenant des eaux usées industrielles et minières acides, dans le but d'atteindre une récupération à moindre coût et plus respectueuse de l'environnement.
Parallèlement, le PDG de Momentum Technologiesa témoigné devant la Chambre des représentants des États-Unis, présentant leur technologie exclusive d'extraction par membrane solvant comme une solution de traitement nationale pour remédier à la vulnérabilité de la chaîne d'approvisionnement américaine en minéraux critiques.
Coopération internationale et stratégie de marché
En matière de coopération internationale, le Center for Strategic and International Studies des États-Unisa publié un rapport indiquant que les États-Unis ont le potentiel de devenir une plaque tournante internationale du traitement des terres rares, recommandant une stratégie à double voie : construire rapidement des capacités nationales de traitement et de fabrication d'aimants tout en collaborant avec des alliés de confiance tels que l'Australie, l'Arabie saoudite et le Canada pour établir un réseau mondial de traitement.
Le Kazakhstan, avec son gisement de terres rares supergéant récemment découvert dans la région de Karaganda, accélère ses efforts pour attirer les investissements étrangers en vue de coopérations. La société d'État Tau-Ken Samruk a signé des accords techniques avec des institutions des États-Unis, du Japon et de la France, visant à construire une chaîne industrielle complète de l'extraction à la transformation.



