Alors que le déficit fédéral américain « continue de monter en flèche », le président Trump a finalement révélé ses « véritables sentiments » : les États-Unis devraient abolir le système de plafond de la dette. Il a exhorté les deux partis à agir pour l'abolir, affirmant qu'il était rare qu'il soit d'accord avec la sénatrice démocrate Elizabeth Warren.
Sur sa plateforme de médias sociaux Truth Social, il a écrit : « Je suis heureux d'annoncer qu'après toutes ces années, je suis enfin d'accord avec la sénatrice Elizabeth Warren sur certains points. Le plafond de la dette devrait être complètement aboli pour éviter une catastrophe économique. Il est trop destructeur et ne devrait pas être contrôlé par des politiciens qui veulent l'exploiter. »
« Cela pourrait avoir un impact terrible sur notre pays et, indirectement, même sur le monde. J'aime également la deuxième déclaration de la sénatrice Warren sur les 4 000 milliards de dollars, mais cela doit être fait dans les plus brefs délais. Unissons-nous, républicains et démocrates, et agissons ensemble ! », a-t-il ajouté.
Trump a partagé un message de Warren sur la plateforme de médias sociaux X vendredi dernier. Warren avait exprimé son accord avec Trump sur le fait que le plafond de la dette « devrait être aboli » et appelé à un projet de loi bipartite pour « s'en débarrasser à jamais ». Trump a également déclaré qu'il avait « toujours été d'accord avec ses (celles de Warren) vues » sur cette question, ajoutant qu'il n'en avait pas discuté avec elle en privé.
Vendredi dernier, Trump s'est également joint à Musk lors d'une conférence de presse pour exprimer leur espoir de « voir cela (le plafond de la dette) mis fin et aboli, sans plus de votes tous les cinq ou dix ans, car c'est catastrophique pour notre pays. »
La proposition de Trump est sans aucun doute une « bombe » pour les politiciens de Washington. Le plafond de la dette fédérale est comme la « limite de crédit » sur la « carte de crédit » du gouvernement, précisant le montant maximal que le gouvernement américain peut devoir. En bref, la situation actuelle est que la limite du Trésor est presque épuisée et que les dépenses publiques pourraient « s'épuiser » à tout moment.
Ce système était initialement destiné à empêcher le gouvernement de dépenser trop, mais il est devenu plus tard un outil de querelles partisanes. Chaque fois que la dette approche de la limite, les membres du Congrès des deux côtés commencent à se disputer farouchement, aucun des deux camps n'étant disposé à faire des compromis. Si le Congrès n'augmente pas le plafond de la dette ou ne le suspend pas, le gouvernement américain pourrait être contraint de fermer ses portes, voire de faire face à un défaut de paiement.
Alors que Trump fait activement la promotion de son projet de loi « Grand et Beau », il n'est pas étonnant qu'il ait eu cette idée : l'abolir tout simplement. Selon une analyse publiée mercredi par le Bureau du Congrès pour le Budget (CBO), bien que le projet de loi « Grand et Beau » réduise les impôts de 3 750 milliards de dollars au cours des dix prochaines années, il entraînera également une augmentation du déficit de 2 400 milliards de dollars.
Il est à noter que le projet de loi « Grand et Beau » prévoit également une augmentation du plafond de la dette nationale de 4 000 milliards de dollars (actuellement de 36 000 milliards de dollars) afin de permettre davantage d'emprunts. Russell Vought, directeur du Bureau américain de la gestion et du budget, a déclaré mercredi soir : « Le président Trump estime qu'il est très important que la prolongation de la dette fasse partie de ce projet de loi. »
« D'un point de vue philosophique, les deux partis devraient soutenir la nécessité de réfléchir au fait que cet outil donne trop de pouvoir à l'opposition ou au parti minoritaire, leur permettant de prendre en otage un gouvernement qui essaie de faire de grandes choses pour le peuple américain », a-t-il poursuivi.
Plus tôt, le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, avait également exhorté le Congrès à augmenter le plafond de la dette américaine d'ici la mi-juillet afin d'éviter un défaut de paiement.
