Le 3 juin, en réponse à la pression financière résultant de la baisse des prix du pétrole brut, Saudi Aramco, le géant pétrolier du Moyen-Orient, a annoncé avoir finalisé une émission d'obligations de 5 milliards de dollars. L'émission se composait de trois tranches, avec des taux d'intérêt de 4,75 % (à 5 ans), 5,375 % (à 10 ans) et 6,375 % (à 30 ans), respectivement.
Ziad Al-Murshed, directeur financier de Saudi Aramco, a déclaré que l'émission d'obligations avait suscité une « forte » souscription du marché, les investisseurs internationaux exprimant leur confiance dans la « résilience financière et le bilan solide » de l'entreprise.
Le 30 mai, Saudi Aramco a publié un prospectus pour l'émission d'obligations islamiques (Sukuk), indiquant son intention de réintégrer prochainement le marché de la dette pour se financer.
Actuellement, le prix du pétrole brut Brent se situe autour de 65 dollars le baril, en net retrait par rapport aux 82 dollars de la mi-janvier de cette année. La baisse des prix du pétrole a affecté les bénéfices de Saudi Aramco, mettant la pression sur l'entreprise pour qu'elle maintienne des dividendes élevés.
Au premier trimestre 2025, le bénéfice net de Saudi Aramco s'est élevé à environ 26 milliards de dollars, soit une baisse d'environ 4,6 % en glissement annuel. Son dividende de performance était de 200 millions de dollars, bien inférieur aux plus de 10 milliards de dollars du troisième trimestre 2024.
En tant qu'actionnaire majoritaire de Saudi Aramco, le gouvernement saoudien compte sur les dividendes connexes pour mener à bien les projets de diversification économique du pays. Des versements de dividendes limités contraindront également la capacité de dépenses budgétaires du gouvernement.
Dans le prospectus des obligations islamiques publié le 30 mai, Saudi Aramco a révélé qu'à la fin du premier trimestre de cette année, son ratio d'endettement était passé de 4,5 % à la fin de l'année dernière à 5,3 %.
Lors d'une conférence téléphonique sur les résultats en mai, Al-Murshed a mentionné qu'au cours des trois dernières années, Saudi Aramco avait considérablement réduit son niveau d'endettement, mais avait commencé à « augmenter modérément son endettement comme prévu depuis l'année dernière afin d'optimiser sa structure de capital ».
Amin Nasser, PDG de Saudi Aramco, a déclaré lors de la même conférence téléphonique que la demande actuelle de pétrole sur le marché international était forte, les stocks mondiaux de pétrole brut étant à leur « plus bas niveau depuis cinq ans. «
Il a également souligné que la décision de l’OPEP d’augmenter sa production à partir du mois de mai porterait la production quotidienne de Saudi Aramco à 200 000 barils de plus. Si les prix du pétrole restent à 60 dollars le baril, cette augmentation devrait générer un flux de trésorerie annuel d’environ 1,9 milliard de dollars.
La semaine dernière, le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, a déclaré dans une interview accordée aux médias qu’en raison de la baisse des recettes pétrolières, le gouvernement saoudien réévaluerait le rythme des dépenses budgétaires.
Il a mentionné : « La crise nous offre l’occasion d’évaluer et d’ajuster », notamment de savoir si les projets progressent trop vite et si les plans connexes doivent être reportés ou reprogrammés.
